En créant un cercle, nous créons un microcosme du monde. Durant la période de notre travail, notre cercle est le monde et s’il y a un feu ou une bougie au centre, celui ou celle-ci devient le soleil, soit une représentation symbolique de l’Esprit. A un certain niveau le cercle engendre un espace sûr, protégé et sacré dans lequel nous pouvons travailler et à un autre niveau il crée une plateforme ou une « base de lancement » à partir de laquelle s’élancer vers d’autres niveaux de conscience, d’autres dimensions de l’Être.
Les rituels et les cérémonies des peuples premiers avaient lieu le plus souvent en cercle. Aujourd’hui je choisis de vous partager la voie celtique : la voix des druides d’hier et d’aujourd’hui.
Le Bois Sacré est généralement circulaire, bien qu’il puisse parfois être ovale. Que ce soit au cours de célébrations, cérémonies ou même d’atelier ou de situations d’enseignement, nous nous asseyons ou nous nous tenons debout en rond. Parfois nous ouvrons le cercle pour faire face au soleil, à la lune, ou à la mer, de sorte que les participants se disposent en croissant de lune. Mais même là nous avons simplement élargi notre cercle afin d’inclure ce à quoi nous faisons face.
Considérons maintenant les significations du cercle et de son centre. D’une manière magique et mystérieuse, cette forme simple possède la faculté d’unir nos vies individuelles, symboliquement et métaphoriquement, à la vie de la planète sur laquelle nous visons. Pour approcher au plus près ce mystère, considérons d’abord nos propres vies.
Il nous est possible de concevoir nos vies comme une ligne droite s’étendant de la naissance jusqu’à la mort. C’est la représentation symbolique qui existe, plus ou moins consciemment, dans les esprits de ceux imprégnés par la culture contemporaine matérialiste, par la pensée linéaire. De temps en temps des lignes se croiseront, restent quelques temps parallèle ou conjointes, ou même se heurterons mais à la fin, la ligne isolée débouche sur le vide. Mais il existe une autre manière d’envisager nos vies que nous croyons en tant que Druides, être le plus proche de la vérité, qui se trouve à une niveau le plus profond de notre subconscient, et qui a été reconnu et symbolisée de bien des façons par tous les enseignements spirituels : c’est l’image du cercle.
Le schéma cyclique circulaire du trajet de notre vie reconnait que la mort est suivie de la renaissance, que celle-ci ait lieu dans un autre monde ou bien dans ce lui ci, tout aussi inéluctablement que le lever du soleil succède à son coucher. Nous pouvons alors disposer notre cycle de vie autour du cercle ainsi :
En considérant le cercle de notre vie, une comparaison avec le cercle de l’année fait ressortir de manière étonnante le lien étroit qui existe entre nos propres vies et la vie de notre planète.
Ce n’est pas une coïncidence si Noel, le jour attribué à la naissance du Christ, se situer à l’époque, à peu de chose près, du solstice d’hiver dans l’hémisphère nord : le moment où le soleil renaît suite à la nuit la plus longue de l’année. A ce point et à ce moment de l’obscurité lea plus profonde, la lumière unique est allumée dans la cérémonie druidique pour symboliser la renaissance du Mabon, l’enfant divin en Soi et la renaissance de l’année. Si nous acceptons donc le cœur de l’hiver (soit le 21 décembre dans l’hémisphère nord et le 21 juin dans l’hémisphère sud) comme période de naissance, nous pouvons disposer le restant de nos vies en conséquence : le printemps comme enfance et jeunesse, l’été comme période de notre plus grande force, travail et maturité, l’automne comme période d’engagement de nos vies et retour à l’hiver, moment où nous quittons le plan d’existence. Ces analogies sont, naturellement, d’un usage courant et ceci démontre la reconnaissance universelle du rapport qui existe entre le cycle de l’année et le cycle de nos vies.
Regardons maintenant le cycle de la terre autour du soleil. Le circuit quotidien crée le cours journalier, du matin jusqu’au coir puis à la nuit, tandis que le circuit annuel crée l’évolution des saisons. Les circuits journalier et annuel se superposent d’une façon remarquablement claire : l’aube et le matin son le printemps du jour, midi ressemble à l’été, quand le soleil est au plus fort, le crépuscule et le soir correspondent à l’automne, ave la couleur d’or des feuilles automnales semblant imiter l’or du soleil couchant, et la nuit est comme l’hiver, quand tout est froid et sombre.
Nous pouvons pousser l’analyse plus loin et tracer les axes de la boussole ou les directions cardinales dans ce schéma et l’image s’en trouve enrichie et élaborée plutôt qu’exploitée. Le soleil se lève à l’est et nous pouvons donc assigner l’est comme endroit de l’aube. Le soleil se couche à l’ouest et à ce quartier nous pouvons assigner le crépuscule. Midi est la période de la lumière et de la chaleur maximum et ceci se produit au sud pour l’hémisphère nord et au nord pour l’hémisphère sud. A minuit nous pouvons assigner la direction du froid et de l’obscurité dans laquelle le soleil semble voyager pendant la nuit, avant de réapparaître encore à l’est le jour suivant. C’est au sud si nous vivons dans l’hémisphère sud et au nord si nous vivons dans l’hémisphère nord.
Notre monde externe de temps et d’espace peut maintenant être figuré comme un cercle unique englobant les cycles du jour et de l’année, mis en relation avec les quatre quartiers. Si nous sommes dans l’hémisphère nord, il ressemble à ceci :
Et c’est ô combien profond et émouvant que le cycle de nos vies individuelles correspondent ainsi au cycle de la vie qui nous entraine, celui de notre monde extérieur, la Terre. Les deux parcours, celui de l’individu et de la Planète, peuvent maintenant être visualisés de concert et leurs correspondances appréciées :
Les Druides croient que ces correspondances recèlent une des clefs quant à la nature et au but de la Vie et elles montrent comment toutes nos vies mêmes sont des parties intimes et inséparables de la vie que nous voyons autour de nous.
Et le centre …. ?
Au centre de la ronde du jour et des saisons, se situe le soleil, car l’alternance du jour et de la nuit, du printemps et de l’été, de l’automne et de l’hiver, résulte du fait que nous tournons autour du soleil. Au centre de nos vies, du cycle de nos corps de la naissance à la mort, puis de nouveau à la naissance, se trouve notre Individu essentiel notre âme ou esprit, la part de Divin qui est en nous. Et ainsi le centre du cercle cérémonial des Druides est symboliquement l’endroit du Soleil et en même temps celui de l’Esprit.
Si nous prenons le cercle comme horizon, l’orbite de notre terre autour du soleil, le chemin de nos vies autour du point central , nos Êtres véritables nous pouvons alors prendre le point central du cercle comme Soleil, comme source de notre Existence.
Comme dit précédemment, tout travail rituel druidique a lieu dans un cercle – que celui-ci soit matérialisé par des participants qui se tiennent en rond pour célébrer une des huit cérémonies saisonnières ou par un petit groupe assis en cercle pour tenir un Bois sacré ou un Eisteddfof informel dans lequel, peut être à l’extérieur autour d’un feu, chaque membre y contribue par un morceau musical ou une chanson, un poème ou simplement de la conversation. Les vieux cercles de pierres de la période des protos-Druides témoignent du fait que les cérémonies des Druides ont été conduites en cercle depuis des temps immémoriaux.
Les Druides n’érigent point de temples ni de lieux de culte : pour eux le monde la Nature est leur temple et un cercle peut être créé n’importe où – sur une colline sacrée, dans un bosquet d’arbres, au cœur d’une maison. Des pierres peuvent être employées pour matérialiser le cercle mais ceci n’est pas essentiel.
Voici les deux principes fondamentaux du travail rituel du Druide : le centre et la circonférence du cercle. Une réalité vivante.
Issu des enseignements bardiques de l’OBOD (ordre des bardes ovates et druides)